Assises des EHPAD : le réseau UNIOPSS / URIOPSS présente ses inquiétudes et ses revendications

Uriopss Paca et Corse

 

Lors de la première réunion proposée par Aurore Bergé aux acteurs de la filière Grand Âge, ce jeudi 14 septembre, Daniel Golberg, Président de l’UNIOPSS, a fait part à la Ministre des Solidarités et des Familles des inquiétudes du réseau URIOPSS/UNIOPSS remontées par ses adhérents et les revendications de notre réseau :

 

  • Plus d’équité entre les professionnels du secteur du Grand Âge 

Suite à l’annonce d’Aurore Bergé de l'extension des mesures de revalorisation sur le travail de nuit, du dimanche et des jours fériés aux infirmières et aides-soignantes des EHPAD publics, le président de l’UNIOPSS lui a rappelé le Communiqué de presse de l’UNIOPSS demandant l’extension de cette mesure au secteur associatif ainsi qu’à l’ensemble des structures du secteur social et du handicap.

 

  • La fuite des directeurs d’établissements et de services : des départs qui s’accélèrent et un déport vers le milieu hospitalier

Daniel GOLDBERG a alerté la ministre sur cette situation grave, en relevant les constats suivants :

- Les difficultés de recrutement et de fidélisation touchent aussi les directeurs, en plus de la pénurie des professionnels soignants. Ces dernières années, les formations pour devenir directeur d’établissement sanitaire, social et médico-social (D3S) sont confrontées à une pénurie de candidats. Pire, quand les élèves sont diplômés, ils quittent le secteur de plus en plus vite. Conséquence : de nombreux postes demeurent vacants.

- Comme pour les professionnels de santé, les managers ont de plus en plus de difficultés à trouver du sens dans leur métier. Si les directeurs trouvent leur métier intellectuellement intéressant (notamment par le pilotage de la stratégie de la structure et à travers l’accompagnement des résidents), ils déplorent un travail de plus en plus administratif.

- Ils sont soumis à une pression importante, dans un contexte social et économique exigeant. Ce sentiment s’est renforcé ces derniers mois avec la mise en place de réformes majeures, notamment celle relative à l’évaluation de la qualité (nouveau référentiel, nouveau calendrier…) mais aussi suite aux très nombreuses inspections et contrôles réalisés dans les EHPAD, dans des conditions pas toujours comprises par les directeurs (ex. aucun lien avec les partenaires habituels des ARS et des CD).

 

  • Structures au bord de l’asphyxie : besoin de réponses structurelles, au-delà des mesures d’urgences

    Une réelle ambition publique du grand âge assumée par l’Etat et par ses partenaires est demandée et attendue. Aujourd’hui se pose donc la question de la pérennité de ce modèle social, solidaire, juste et pertinent. L’Etat doit pouvoir le garantir. 

    Suite à la remise du rapport Pirès-Beaune sur le reste à charge en EHPAD, un fonds d’urgence de 100 millions d’euros a été annoncé par la première ministre pour apporter des « aides ponctuelles » aux établissement confrontés à des difficultés de trésorerie (octroyées par les ARS suite à l’étude du dossier par une commission composées des autorités locales). Toutefois, il a été annoncé que cette enveloppe était également destinée aussi aux services d’aide à domicile en déficit. Elle ne sera donc pas à la hauteur des besoins. C’est donc un geste bienvenu, mais pas encore suffisant. Et comme l’a rappelé Daniel GOLBERG, il ne faudrait pas qu’elle dispense le gouvernement d’engager des réformes structurelles.

 

  • Urgence sur la santé des seniors : inégalités territoriales et difficultés d’accès
    Il a été fait référence et rappelé la situation grave illustrée par une étude de l’IRDES (Institut de recherche et documentation en économie de la santé) et publiée en mai 2023. Celle-ci identifiait qu’environ 1,5 million de personnes âgées résident dans un territoire sous doté en offre médico-sociale.

 

  • Nouvelle Stratégie pour les Maladie Neuro Dégénératives (MND) 
    Son lancement a eu lieu le 5 septembre sous le pilotage de la DGCS (avec une mobilisation de la DGOS, la DGS et du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche). Des groupes de travail vont être mis en place de septembre à décembre, pour une annonce de la stratégie en début d’année 2024.
    Si le réseau URIOPSS/UNIOPSS ne trouve rien à redire sur la méthode de travail et l’engagement politique fort et interministériel, le président de l’UNIOPSS a fait part de son inquiétude, car il a été annoncé qu’il n’y aurait pas de moyens délégués à cette stratégie ! Ce seront les résultats des groupes de travails, et les pistes identifiées, qui permettront d’aller porter une demande de crédits à Bercy.
    Or, les besoins sont tellement importants pour l’accompagnement des personnes atteintes de tels troubles et MND, que cette méthodologie suscite autant d’espoir que d’inquiétude !