Les associations : état des lieux et évolutions. Vers quel secteur associatif demain ?

Uriopss Paca et Corse

 

Les résultats de la troisième édition de l’enquête "Paysage associatif ", réalisée en partenariat avec la Fondation Crédit coopératif sur la période 2011-2017, sont parus. L’objectif de cette enquête est à la fois de dresser un état des lieux du secteur associatif et de construire les principaux indicateurs d’activité et d’organisation des associations et d’analyser les évolutions du secteur tous les six ans dans différents domaines : secteurs d’activité, emploi salarié, financement, gouvernance, bénévolat. 

Les évolutions observées dans la période 2011/2017 prolongent les évolutions mises en évidence par l’enquête précédente : poursuite de la transformation des financements publics avec la baisse des subventions et la généralisation des commandes publiques, privatisation croissante et rapide des ressources s’appuyant sur la participation des usagers, développement du nombre des petites associations sans salarié gérant des budgets de plus en plus petits, baisse en nombre et en poids des associations moyennes.
Mais les évolutions récentes montrent certaines ruptures dans les tendances nouvelles.

Le secteur associatif voit désormais son poids se stabiliser, l’augmentation du budget total n’étant que très légèrement supérieure au taux moyen d’inflation observé dans la période, ce qui est sans doute une « première » dans l’évolution des associations.

Une autre évolution est notable : les financements publics ont connu un certain nombre de transformations dans l’histoire des associations, mais toujours dans un contexte de croissance des financements publics. Ceux-ci ont baissé, certes très légèrement, dans la période récente, mais l’inversion de tendance marque une rupture importante.

Le secteur associatif connaît en outre un mouvement de concentration nettement plus affirmé que précédemment, confirmant le développement d’un secteur associatif organisé autour de deux pôles : 

  • de très grandes associations de moins en moins nombreuses et de taille de plus en plus importante mettant en place les politiques publiques et aspirant la quasi-totalité des financements publics, et l’essentiel des financements privés.
  • des micro-associations de plus en plus nombreuses animant la vie locale et le quartier, et concentrant une part importante du bénévolat.

Dans le détail, l’enquête 2018 montre les évolutions suivantes : 

  • hausse de la création d'associations, qui passent de 1 300 000 en 2011 à 1 500 000 en 2017 (soit un rythme annuel moyen d’augmentation de 2,4 %)
    mais diminution du nombre d'associations employeuses :  seules 10,6 % des associations, soit 159 000 associations, ont eu recours à l’emploi salarié en 2017, le plus grand nombre des associations s’appuyant uniquement sur le travail bénévole. 
  • un poids economique important,  plus de 113 milliards d'euros (soit 3,3 % du PIB), mais ce poids stagne, et est réparti de manière très inégale
  • concentration de plus en plus forte en faveur des associations disposant d'un budget de plus de 500 000 euros : leur poids économique augmente de 1,9 %, au détriment des associations intermédiaires. 
  • le profil des dirigeants bénévoles est lentement féminisé (36 % de présidentes en 2017 contre 31 % en 2005) mais se trouve de plus en plus marqué "cadres supérieurs"  (5 % de présidents ouvriers ) et surtout de plus en plus âgé (41 % de plus de 65 ans en 2017 contre 32 % en 2005 ; seuls 7 % des présidents d'associations ont moins de 36 ans)
  • la part du bénévolat continue à croître (+ 4,5 % par an), mais le volume de bénévolat a plus augmenté chez les associations employeuses.
  • les effectifs ont augmenté de 0,4 % par an alors que la masse salariale s'envolait s'est accrue de 1,8 % par an, du fait d'un rattrapage dans certaines associations, du vieillissement des salariés, et du temps de travail partiel en baisse ; mais  les écarts de salaire entre hommes et femmes sont moins importants dans les associations par rapport au reste du secteur privé.
  • Les recettes d'activité constituent deux tiers des ressources en 2017 alors que les dons et le mécénat stagnent à 5 % et que les subventions publiques ne constituent qu'un cinquième des ressourcs en 20174 (un tiers en 2011).   

 

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